Ce départ en lion dans la savane sud-africaine a bien semblé donner le ton aux étapes suivantes de l’expédition avec ascension fulgurante parmi des formations les plus anciennes de la planète vers le royaume de montagnes d’eSwatini, un petit état enclavé que nous avons entrepris de traverser de vallées en vallées jusqu’au pays des Zoulous puis, de retour en Afrique du sud et en compagnie de l’océan Indien à nouveau, une incursion sur la fameuse côte des Éléphants dans les parages paradisiaques du parc de la zone humide Isimangaliso…une expression isiZulu qui signifie « miracle »! Mais durant tous ces déplacements et coups de pédale, une tique ou deux ont su me piquer un jambon et un jarret : un royaume de montagnes, un éden du littoral et l’enfer bactérien! « Quand on part en lion, on finit en mouton » dit le dicton…pour ce chapitre, peut-être. Chose certaine, cette aventure est loin d’être terminée! En congé forcé et dans un état « semi-fiévreux »—j”ai sûrement bêlé dans mes délires…—, je vous en propose un compte-rendu sous forme d’épisode de « roman-photos », ce genre disparu qui avait ses charmes et vertus! 😉
Derniers moments en compagnie de nos nouveaux amis de brousse français et notre gourou de la savane sud-africain, Ruan, devant sa chaleureuse petite auberge de Marloth Park, le Calabash Safari Lodge. C’est lui qui nous a encouragés à sortir d’eSwatini, notre prochaine destination, par la vallée de la Pongola afin de poursuivre jusqu’à Sainte-Lucie, sur la côte : « C’est une région vraiment sauvage! On y trouve de tout. Les hippopotames se promènent même dans les rues du village de Sainte-Lucie, la nuit… » La journée de notre départ, les Français retournaient au parc Kruger pour la balade de l’apéro et coucher de soleil, dernière activité pour l’un des deux couples qui s’en retournait au bercail le lendemain. Pour l’autre, il y avait la visite du fameux canyon de la rivière Blythe, le Grand Canyon d’Afrique du sud, et une sortie culturelle au royaume d’eSwatini qui étaient encore prévues au programme…beaucoup à faire chez Ruan! Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Dans les rues de Marloth Park, gardées par une barrière à deux guérites, au sud, et la rivière Crocodile et le parc Kruger, au nord, des girafes contribuent à l’aménagement paysager des propriétés de cette drôle de communauté. Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Méchant contraste avec la sérénité sauvage de Marloth Park que d’émerger sur la route nationale 4 avec ses travaux et incessantes processions de vraquiers de houille, minerais et canne à sucre…50 kilomètres d’énervante surstimulation routière jusqu’à l’intersection avec la R38 qui relie Barberton et la R40, notre ascenseur vers le royaume d’eSwatini! À la station Shell Malelane sud, juste avant l’intersection et où on nous a autorisés à ériger notre campement pour la nuit, un camionneur saute de sa cabine pour nous aborder tels de vieux amis retrouvés « Vous voici enfin! Nous nous demandions où vous étiez passés. Appelons mon collègue sur Facetime pour le rassurer, il sera très content! » Nous avons saisi l’occasion pour lui annoncer que nous allions justement leur fausser compagnie pour de bon. Compagnons de la route à la fois menaces et anges-gardiens! Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Nos soupirs de soulagement sur la R38, cap sur le sud et Barberton, sont de courte durée. La route à deux voies ne possède qu’un étroit accotement, grimpe en montagnes russes abruptes vers la petite ville minière nichée dans les contreforts du Grand Escarpement et les véhicules y déferlent à plus de 120 km/h! Ah oui, un nouveau cycle de chaleur sévit et nous évoluons à plus de 35 degrés…des conditions dignes d’une contrée « sauvage »! Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Les flamboyants bleus (Jacaranda mimosifolia) sont en fleurs et le parfum de leurs pétales violacés embaume les bords de route. Originaire d’Amérique du sud et prisée par la population, l’espèce d’arbre fougère est considérée invasive en Afrique du sud et il est désormais interdit d’en planter dans les provinces septentrionales de Mpumalanga, Gauteng, KwaZulu-Natal et Limpopo. Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
À l’orée de Barberton, intersection avec la R40 qui prend d’assaut les parois occidentales du Grand Escarpement et conduit au poste frontalier Josefsdal/Bulembu, l’un des portails du royaume d’eSwatini. La route asphaltée, munie de pentes excessives et peu utilisée, est ponctuée de stations mettant en valeur les paysages uniques et démystifiant les processus géologiques qui les ont créés il y a entre 3,6 et 3,25 milliards d’années. Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Nous évoluons au sein d’un site du patrimoine mondial reconnu et protégé de l‘UNESCO : les montagnes de Barberton Makhonjwa. Il s’agirait des « vestiges les plus anciens, les plus divers et les mieux préservés de roches volcaniques et sédimentaires de l’origine de la Terre ». Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Panoramas et ascension qui époustouflent! Et un peu comme à l’époque archéenne, il fait trop chaud pour grimper avec une journée de 40 degrés. Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Des formations contenant bandes de fer y ont été préservées, coincées entre du granite et des sédiments pendant des éons. Elles donnent aux scientifiques l’opportunité de se renseigner sur la composition chimique des océans et de l’atmosphère de notre jeune planète. Partie intégrante de la ceinture de roches vertes de Barberton, le site des montagnes Barberton Makhonjwa présente « une séquence rocheuse continue de 340 millions d’années, apparue il y a 3 600 millions d’années. Leurs caractéristiques physiques, chimiques et biologiques constituent une source d’information scientifique inégalée sur l’origine de la Terre, y compris l’origine des continents, les dépôts des laves les plus chaudes qui aient jamais coulé sur Terre, les bombardements répétés de météorites, les océans et l’atmosphère anoxiques – qui ont formé l’environnement dans lequel la vie unicellulaire primitive est apparue pour la première fois sur notre planète. » Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
Vestiges paradisiaques aux origines primordiale et minérale…nous atteignons le nirvana sur la R40 dans les montagnes Barberton Makhonjwa! Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
À moins d’un kilomètre de la frontière avec l’eSwatini, dernier bivouac de cette première incursion en Afrique du sud. Il aura fallu convaincre le gardien du Mountain Aloe Den, déserté en la saison, que nous n’allions pas trop souffrir ou même périr pendant la nuit sous la tente et dans nos Neutrino…dur, dur l’aventure! 😉 Province de Mpumalanga, République d’Afrique du sud.
eSwatini
Quelques considérations historiques en guise d’introduction au petit pays : connu jusqu’en 2018 sous le nom de Swaziland, le royaume d’eSwatini, encerclé par l’Afrique du sud et le Mozambique, est la dernière monarchie absolue d’Afrique. Son souverain, Mswati III, y règne par décrets. Issus du même groupe ethno-linguistique que les Zoulous et certaines autres tribus bantoues des pays d’Afrique australe, les Nguni, les Swazi se sont réfugiés au début du XIXème siècle dans la vallée d’eZulwini et les hauts plateaux de l’eSwatini actuelle suite à des affrontements avec les troupes de Zwide, l’un des chefs majeurs de l’empire Zoulou lui-même défait en 1818 par le fameux Chaka dont le règne marque l’apogée de ce redoutable empire. Le territoire dominé par les Swazi est devenu une colonie britannique au lendemain de la seconde Guerre des Boers (1899-1902) et obtient son indépendance en 1968.
Entrée en eSwatini par l’ancienne petite ville minière de Bulembu. Pendant plus de 60 ans soit de 1939 à 2001, on y a extrait de la chrysotile…de l’amiante! On peut voir les lèvres de l’une de ses haldes sur la photo, au-dessus de la route, légèrement à gauche. Désertée de ses 10 000 habitants peu après la fermeture, eux-mêmes décimés par le plus haut taux de propagation du SIDA à l’époque…et encore aujourd’hui, la ville a été achetée par une fondation chrétienne nord-américaine qui y a fondé en 2006 une communauté accueillant, éduquant et soignant des centaines d’orphelins, Bulembu Ministries. Nous nous trouvons à une vingtaine de bornes du centre de services de Pigg’s Peak et quelques heures de dur labeur! Région d’Hhohho. Royaume d’eSwatini.
Dans les parages du plus haut sommet du royaume, le mont Emlembe qui culmine à 1862 mètres, et nombreuses plantations d’eucalyptus, nous souquons ferme sur la piste aux pentes ridiculement abruptes vers Pigg’s Peak. Un avant-goût de ce qui nous attend ailleurs dans les montagnes du Grand Escarpement? Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Pigg’s Peak…et ses supermarchés apparaissent enfin à l’horizon! Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Un dimanche dans le royaume! Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
En cette balade dominicale dans ce royaume de montagnes, nous nous hissons sur des pentes vertigineuses hors de la vallée du haut Komati, ce fleuve que nous avons franchi il y a quelques semaines déjà juste en amont de son embouchure dans la baie de Maputo. Ici, le barrage Maguga, réalisé en collaboration avec l’Afrique du sud et complété en 2001, est venu endiguer le Komati principalement pour irriguer cultures de canne à sucre de l’autre côté de la frontière et alimenter une centrale hydroélectrique d’une capacité de 20 MW pour les bénéfices des sujets du royaume. Cette vallée, à l’instar de plusieurs autres secteurs d’Afrique australe, était fréquentée et habitée par les chasseurs-cueilleurs San depuis des millénaires, eux qui ont été repoussés au fil des « invasions » et vagues d’immigration qui se sont succédées vers l’une des zones les plus inhospitalières du continent, le désert du Kalahari. Des centaines de grottes dans la chaîne du Drakensberg contiennent des peintures rupestres de ces nomades avec qui nous auront rendez-vous bientôt, enfin un premier pour cette deuxième étape…mais pas avant avoir atteint l’extrémité méridionale du continent! Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
La parade des Bleus! Couple de croyants de l’église zioniste se dirige vers leur église pour la messe dominicale. 40% de la population du royaume se réclame de cette branche du catholicisme à saveur africaine. Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Suivant une pause à la ferme Sobantu, le temps de ménager nos articulations et laisser passer une p’tite tempête, nous nous lançons sur une piste qui file droit vers la fameuse formation granitique de Sibebe. Le rythme et l’ambiance de la campagne Swati nous envoûtent. Beaucoup de chaleur émane de nos rencontres dans la bruine des sommets. Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Blé d’Inde qui tombe à point juste avant notre arrivée au bled de Mbuluzi où nous nous installerons pour la nuit au QG des guides locaux de Sibebe Rock…avant de la gravir le lendemain! Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Janick et notre guide, Lucky, en route vers le sommet du monolithe, le deuxième plus massif de la Terre après le célèbrissime Uluru, dans l’outback australien. On aperçoit tout en-bas la route que nous emprunterons sitôt retournés au QG des guides afin de poursuivre vers la capitale, Mbabane, et la vallée d’Ezulwini : la Pine Valley Rd. Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
Vue de notre selle—et de la Pine Valley Rd—du monolithe de Sibebe. C’est aussi le nom de l’unique bière brassée dans le royaume… Région d’Hhohho, Royaume d’eSwatini.
L’une des huttes traditionnelles Swati qu’on appelle beehive (ruche d’abeilles) au village culturel de Mantenga. On peut s’y familiariser avec un domaine pour famille type constituée d’un homme, ses deux épouses, leurs enfants et leurs essentielles vaches. Ce qui ne semble pas la norme ces temps-ci… La polygamie est pratiquée dans la société traditionnelle Swati et les rois, soucieux du maintien de leur culture, savent donner l’exemple : à 56 ans, Mswati III se prépare à marier sa 16ème, la fille de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma, alors que son père, Sobhluza II, en avait 70! On appelle le pic rocheux à l’arrière-plan Execution Rock. Les sujets reconnus coupables de crimes graves, étaient escortés jusqu’au sommet pour…en plonger! Il était interdit aux familles des condamnés de récupérer la dépouille et c’était l’affaire des charognards d’effacer leurs traces. Région de Manzini. Royaume d’eSwatini.
Notre caravane passe par le centre-ville de Manzini, plus grande agglomération urbaine du royaume de 1,25 millions de sujets avec plus de 150 000 habitants. Un syncrétisme coloré où s’entremêlent tradition et modernité y plane. Région de Manzini, Royaume d’eSwatini.
En dégringolant des hauts plateaux vers le lowveld, face à face avec l’énergique et lumineuse aventurière à vélo marocaine Meryem Belkihel. Sur la route en solo depuis 18 mois et véritable sensation sur Instagram (@meghyem0ut), elle a entrepris de pédaler de la maison, à Casablanca, jusqu’au Kilimanjaro…et le gravir! Ses publications sont empreintes de son amour pour son continent et mettent à l’avant-plan le courage, la force et la résilience des femmes qu’elle rencontre sur son parcours. Quand nous nous sommes croisés, elle effectuait une dernière boucle en eSwatini le temps que le calme revienne au Mozambique au lendemain des élections présidentielles. Région de Lubombo, Royaume d’eSwatini.
Nous faisons escale pour la nuit au KaMsholo Bushveld Safaris, option qui nous semble la plus apporpriée entre le centre agro-industriel de Big Bend et la frontière avec l’Afrique du sud à Lavumisa, et nous laissons tenter par l’une de ses huttes traditionelles (beehives). Des averses sont prévues et la différence de prix avec le camping n’est que l’équivalent de 2,50 $ par personne. De plus, l’omniprésence d’acacias faux-gommiers (Vachellia tortillis) et leurs effroyables épines sur l’aire de camping en périphérie de la douzaine de beehives aurait garanti quelques crevaisons, menaçant tant nos roues que matelas de sol. Nous y retrouvons Charlene, sympathique coopérante allemande que nous avons rencontrée dans la réserve Milwane, au Sondzela Backpackers, entités de la famille des Big Game Parks comme le KaMsholo Safaris Bushveld. Douée en équitation et entre deux boulots en Europe, elle est venue donner un coup de main à l’écurie de la réserve de Milwane pour entraîner les chevaux à se balader avec touristes et…en compagnie de la faune locale! Son séjour d’un mois s’achevait ici avec des sessions pour habituer ses « poulains » à randonner en présence de girafes…qui semblent impressionner même les chevaux! Surprise et ravie de nous revoir, elle nous met tout de suite en garde contre l’abondance de tiques dans cette petite enclave de brousse tapie au pied des monts Lebombo et entourée de canne à sucre… Région de Lubombo, Royaume d’eSwatini.
Afrique du sud
Autre passage frontalier expéditif alors que nous réintégrons l’Afrique du sud en plein cœur d’une zone sauvage, cette fois la réserve naturelle de Phongolo. Durant les 5 premiers kilomètres : girafes, phacochères, impalas et petit gang de singes! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Toujours lors de notre première journée de retour en Afrique du sud, au terme d’une session éprouvante d’une trentaine de bornes sur la route nationale 2, gonflée par des convois 24h/24h de double-remorques de charbon en route vers le port de Richards Bay pour satisfaire la demande européenne, et ce, depuis que sévit la guerre en Ukraine, nous débarquons au Nkonkoni Fishing Camp. Situé à l’extrémité sud du réservoir Pongolapoort et à l’intérieur d’une réserve naturelle, l’établissement sécurisé par des clôtures électrifiées offre des chalets et un terrain de camping. À la guérite de la réserve, la garde armée nous indique la voie à suivre, un enchaînement de pistes encore imbibées de pluies récentes s’étirant sur quelque 2,5 kilomètres. Aucune autre consigne! Surprise et émotions fortes au détour d’une courbe en découvrant 2 pick-ups en train de reculer devant un imposant éléphant mâle. Le pachyderme se calme et s’alimente d’arbres en bord de route, ce qui nous donne le temps de sympathiser avec les occupants des véhicules, ingénieurs et techniciens affectés à un projet d’expansion de la N2 qui logeaient au Nkonkoni Camp, et nous avons profité de la trêve pour embarquer notre caravane derrière la cabine d’un pick-up. Tous des Sud-africains, c’était la première fois qu’ils voyaient un éléphant dans son habitat naturel…rassurant! L’éléphant se retire dans la forêt et le premier véhicule réussit à passer. Nous le suivons mais au même moment arrive dans la direction inverse un autre véhicule qui passe à côté de l’éléphant, le contrarie et nous fait retraiter à reculons! Un couple de pêcheurs à la retraite logeant aussi au Nkonkoni Camp en quête de sensations fortes! Scène 1 prise 2! L’éléphant revient donc sur la route pour nous avertir à nouveau, à quelques reprises même, pour nous repousser sur quelque 400 mètres et nous tenir en haleine pendant 45 minutes. En arrivant finalement à destination, notre voisin sur le terrain de camping, Craig, sympathique Sud-Africain qui pratique maintenant le nomadisme à temps plein à bord de son impeccable Range Rover d’une quarantaine d’années, nous accueille avec un whisky on the rocks, histoire de nous remettre de nos émotions et casser la glace pour d’agréables conversations! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Scène 1 prise 2! Réservoir Pongolapoort et monts Lebombo en toile de fond! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Sortis du Nkonkoni Fishing Camp sains et saufs, nous évitons la N2 en empruntant cette piste en marge des plantations de canne à sucre sur la douzaine de bornes qui nous séparent de la petite ville de Mkuze. Nous ne sommes pas certains si nous avons amélioré notre sort… Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Pause au SuperSpar de Mkuze pour refaire le plein! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Suivant un autre épisode laborieux sur la N2 avec pluies torrentielles durant un sprint de 2 heures sur l’accotement—qu’on utilise comme voie de circulation en Afrique du sud!—avant de nous réfugier dans un motel de la bourgade de Hluhluwe, nous tentons de relier le village de Sainte-Lucie, sur la côte, à la fois comptoir et dortoir pour le populaire parc de la zone humide d’Isimangaliso, via une combinaison de pistes s’immisçant entre plantations d’eucalyptus et limites de la réserve naturelle. Nous réalisons rapidement que les itinéraires possibles sur Google Maps passent sur les terres privées et sécurisées des plantations et nous trouvons ainsi à utiliser la voie de service d’un chemin ferroviaire parallèle à la N2, coincé entre les champs de canne à sucre et les eucalyptus. Ainsi, nous aboutissons sur la R618, la route qui relie Sainte-Lucie à Mtubatuba…et la N2! Un sursis sylvestre et appréciable de quelque 30 bornes… Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Sauter des clôtures représente toujours un pensez-y bien dans ce coin du monde! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
« Secourus » par Chantell et Kyle, nouveaux proprios de la St Lucia Cheese Farm & Forest Lodge, à la sortie de notre circuit en marge de la voie ferrée, là où il est arrivé au bitume de la R618. Une pancarte nous invitait à poursuivre de l’autre côté, parmi les plantations d’eucalyptus, jusqu’à l’élevage de chèvres seulement 3 kilomètres plus loin tandis qu’un panneau du ministère des Transports indiquait que nous nous trouvions encore à 20 bornes de Sainte-Lucie. En fin de journée, nous avons opté pour la ferme et sommes arrivés au moment ou le couple s’apprêtait à aller souper dans un resto de Sainte-Lucie, justement. Avant de s’exécuter, ils nous ont installés dans l’un des appartements du domaine qu’ils étaient en train de rénover. Super déjeuner le lendemain matin sur la terrasse chlorophyllienne du restaurant champêtre aux accents africains! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Arrêt au poste d’accueil du parc provincial de la zone humide d’Isimangaliso, à l’orée de Sainte-Lucie, pour concevoir notre plan durant cette autre escale en terres giboyeuses. Appartenant au même système de lagunes côtières avec lequel nous nous sommes familiarisés plus au nord sur la côte, au Mozambique, le lac de Sainte-Lucie, son estuaire, sa plaine et ses dunes sont recouverts d’une savane et jungle abritant une pléthore d’espèces sauvages. Nous optons pour le safari guidé d’une journée avec petit déjeuner et dîner! Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Visite parc provincial iSimangaliso
Nous érigeons nos quartiers pour nos opérations à Sainte-Lucie dans la cour de l’auberge African Dreamz. Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Nous travaillons à l’élaboration d’un itinéraire qui nous permettra d’éviter de rebrousser chemin sur la R618 et un bout de N2 vers Empangeni où nous délaisserons l’infâme route nationale pour de bon. Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Ce circuit passe par Monzi et franchit la rivière Mfolozi à trois reprises sur ces ponts ingénieux permettant le passage de trains. Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Nous arrivons à Empangeni en fin de journée, un dimanche. Libérés enfin de la N2, nous prenons une pause dans une station-service avant de mettre le cap vers le centre-ville où nous tâcherons de trouver une chambre : je ne me sens pas bien depuis la matin et un ciel orageux s’organise. C’est à ce moment que débarque un père de famille avec ses 3 filles pour voir les courageux voyageurs à vélo. Ils avaient fait demi-tour quand ils nous ont vu tourner vers la station-service : « Je vous l’avais dit mes filles, quand on voit des gens sur des vélos chargés de ces drôles de sacs, c’est qu’ils viennent de loin et réalisent un grand voyage! » Nous corroborons ses dires, tout le monde s’excite et les filles en profitent pour nos poser des questions : « Est-ce fun de voyager? » Cette rencontre me procure l’énergie qu’il me manquait pour nous hisser jusqu’au centre-ville, une couple de kilomètres plus loin. Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Nous nous enregistrons à l’hôtel Bayside et quand j’enlève mon cuissard, je remarque pour la première fois une grosse piqûre sur ma cuisse qui semble même infectée, le ganglion de mon aine juste au-dessus, enflé et douloureux. À la clinique le lendemain matin, on m’annonce sans hésiter que je souffre de la fièvre africaine par morsure de tique et me prescrit un traitement aux antibiotiques de 5 jours. J’en suis à la fin d’une deuxième prescription et espère pouvoir reprendre la route demain, poursuivre dans le cœur du pays Zoulou jusqu’aux montagnes du Drakensberg et royaume du Lesotho… Province de KwaZulu-Natal, République d’Afrique du sud.
Magnifique récit et les photos sont toujours très belles!!! Soyez prudent!!! 🚲🚲🚲❤️
Très belles photos et un texte super intéressant, bon rétablissement pour Pierre.