Cette année, les semaines les plus chaudes au Soudan, comme ailleurs en Afrique saharienne et péninsule arabique, coïncident avec le mois sacré musulman du ramadan : 30 jours de privations diverses, intense recueillement et extrême sudation! Tout au long de ce neuvième mois du calendrier hégirien, basé sur les cycles de la lune, les croyants s’abstiennent de manger, boire, fumer et avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil afin de se consacrer davantage à leur vie spirituelle. Mais il y a des exemptions aux interdictions de s’abreuver et alimenter: les personnes âgées, malades, femmes enceintes, enfants et…voyageurs! Ainsi, bien que nous nous sentions moins seuls et isolés, cette combinaison de chaleur et jeûne extrêmes a rendu encore plus périlleuse la traversée des déserts et remontée du Nil jusqu’à Khartoum. En voici quelques scènes…
À bord du MV Sinai , l’un des deux navires de la Nile River Valley Transportation Co . effectuant la navette sur le lac Nasser entre les ports d’Assouan et Wadi Halfa, l’Égypte et le Soudan. Bien qu’un nouveau poste frontalier a été officiellement inauguré le 30 avril dernier, on nous a refusé l’accès à la route qui conduit à Abou Simbel, passage obligatoire vers le Soudan. Suivant un faux-départ, c’était le bus quotidien (sauf le vendredi) ou le bateau hebdomadaire. Nous avons opté pour la traversée spartiate et légendaire! Gouvernorat d’Assouan, République arabe d’Égypte.
Synchronisme parfait au réveil, le Grand Temple d’Abou Simbel, érigé par et pour le pharaon Ramsès II et secouru de la “noyade” par l’UNESCO, s’offre en spectacle depuis le pont supérieur du M.V. Sinai . Janick et ses nouvelles copines de Khartoum se rincent l’oeil! Gouvernorat d’Assouan, République arabe d’Égypte.
Dans le désert de Nubie dès la sortie de Wadi Halfa. Nous avions l’information que le premier point d’eau se retrouvait à 145 kilomètres et ce fut une agréable surprise d’en trouver à 75 bornes, dans un camp de policiers surveillant l’entrée d’une mine d’or d’envergure. Nos Dromadaires sont pleins et transportons 28 litres. Ces réserves s’épuisent rapidement avec des températures oscillant entre les 40 et 47 degrés à l’ombre, 50 et 60 au soleil. Buvons plus de 10 litres chacun par jour. État du Nord, République du Soudan.
Nous tâchons de prendre la route dès l’aube. État du Nord, République du Soudan.
Nous faisons escale au Magzoub Nubian Traditional Guest House à Abri, village bordant le Nil sans qui la vie ne serait pas possible ici. Magzoub, qui travaillait pour une pétrolière dans les gisements du Soudan du sud jusqu’à ce que la région n’obtienne son indépendance, nous invite pour un repas à la maison et nous renseigne au sujet du ramadan qui débute. C’est dans son établissement, à l’abri des regards des jeûneurs, que viennent boire et manger les exemptés du village. État du Nord, République du Soudan.
Au sud d’Abri, empruntons la piste qui colle au Nil et enfile p’tit chapelet de villages nubiens avec leurs maisons d’adobe traditionnelles, gaiement peintes et entourées d’une vaste cour emmurée. D’abord timides, ces deux jeunes Nubiens se sont rapidement réchauffés pour nous présenter un spectacle de danse acrobatique des plus saisissants et énergisants! État du Nord, République du Soudan.
Passant devant la station-service du bled de Sa’adifenti, nous sommes invités à partager l‘iftar , le repas du soir que prennent les musulmans durant le ramadan. En Nubie pour l’occasion, les dattes qu’on vénère de toute façon, sont à l’honneur. État du Nord, République du Soudan.
En route vers Kerma et Dongola, importantes agglomérations de Nubie, on délaisse les berges plantées de palmiers du Nil à plusieurs reprises pour intégrer le désert durant des kilomètres. État du Nord, République du Soudan.
Pause de l’après-midi à l’ombre de l’une de ces stations de réhydratation qu’on trouve en bord de route lorsque près du Nil au Soudan. L’eau du fleuve est contenue dans des alzeer , urnes en terre cuite qui la conservent fraîche. Nous en profitons pour en purifier et emplir nos contenants…et évacuer la rôtissoire! État du Nord, République du Soudan.
Dongola, la capitale de l’état du Nord et plus importante agglomération de Nubie, tourne au ralenti en ce début de ramadan de l’hégire 1436. Nous y prenons une pause de 2 jours, histoire de nous remettre de ces premiers 400 kilomètres dans le désert de Nubie, faire le plein en provisions et enregistrer nos visas. État du Nord, République du Soudan.
Caravane cheminant vers l’Égypte et le marché de Daraw sur la fameuse “Route de 40 jours”, parcours immémorial qui descend le Nil sur sa rive gauche. Les dromadaires proviennent surtout de Kordofan et du Darfour. État du Nord, République du Soudan.
Invités la veille à partager à nouveau l’iftar dans cet établissement à l’orée du village d’Ad Dabbah, en compagnie de voisins et camionneurs qui s’arrêtent sur invitation également, quittons nos lits de courtoisie et nous apprêtons à reprendre la route. État du Nord, République du Soudan.
En remontant le Nil vers Korti et Marawi. État du Nord, République du Soudan.
Nécropole de Napata et mont sacré Barkal, présumé lieu de résidence du dieu Amon sous la 25ième dynastie, le règne des fameux pharaons noirs, nubiens. Ces vestiges de l’ancienne capitale du royaume de Koush fondée il y a quelque 3500 ans gisent une couple de kilomètres au sud de l’actuelle Karima, en aval de la 4ième cataracte du Nil et barrage de Marawi. État du Nord, République du Soudan.
Sur la bande de bitume franchissant le désert de Bayuda et reliant le Nil au Nil en 262 bornes. État du Nord, République du Soudan.
Pause de l’après-midi à l’une de ces cafétérias aux terrasses organiques tenues par des familles semi-nomades qui y élèvent chèvres et chameaux. État du Nord, République du Soudan.
Autre réveil aux aurores dans l’immensité et intimité bienfaisantes du désert de Bayuda. État du Nil, République du Soudan.
Les sables voraces du Bayuda avancent grâce à ces vents qui se jouent de nous, tantôt nous aidant tantôt nous frustrant. État du Nil, République du Soudan.
Qui veut de l’henné? En périphérie d’Atbara, sur la grand route reliant Port Soudan et la capitale. État du Nil, République du Soudan.
En marge du village contemporain de Bagrawiyah, les pyramides de Méroé, nécropole et ultime capitale de la 25ième dynastie et monarques du royaume de Koush. État du Nil, République du Soudan.
Nous avons découvert que la nouvelle route sur la rive gauche du Nil entre Shendi et Omdourman n’est pas encore complétée et demeure une piste ensablée et raboteuse sur une cinquantaine de kilomètres. État du Nil, République du Soudan.
Crevaison sous le soleil de midi dans la fournaise soudanaise qui affecte le moral. En compagnie d’un ouvrier de la voirie sous ce bouquet d’épines. État du Nil, République du Soudan.
Pause de midi à cinq avec ces jeunes hommes à l’interprétation plutôt conciliante du jeûne ramadanesque. État de Khartoum, République du Soudan.
Aux portes de la capitale soudanaise sur le pont enjambant le Nil Blanc. État de Khartoum, République du Soudan.
Incroyable périple.
BravoS une fois de plus.
Au Québec, cet été, ce n’est pas la fournaise soudanaise!
Bonne route … j’adore vous suivre … j’en redemande.
PS : et si vous passez (!”/$%) à Saint-Jean-sur-Richelieu, vous viendrez nous raconter …
Photos et histoire fantastiques! J’en veux encore, merci et bonne continuation vers l’Ethiopie. JL XXX
Re-bonjour
Quelle chaleur aujourd’hui, 30C !
Pierre, je n’ai pas fait un relevé “scientifique” mais on ne vous voit pas souvent sur les photos.
PS : … mises à part les foufounes dans le désert!
Avec le taux d’humidité élevé, ça doit ressembler à une nuit soudanaise d’été! -)
C’est vrai qu’on ne me voit pas souvent sur les photos. Je suis le photographe et même un autoportrait signifie une fois où on nous voit tous les deux. Quant aux foufounes, elles appartiennent à Janick…pas facile à déterminer sur ce cliché. Effet de confusion voulu par le photographe! 😉