Autre bout de route faste en Tanzanie qui nous conduit vers sujets qui nous tiennent à cœur, respectivement le thème de l’expédition en cours et celui de la précédente : nomades et volcans! Nous pédalons avec appétit, les mollets voraces et l’esprit salivant…
En quittant Singida, nous pénétrons en territoire Barabaig et consommons d’énièmes retrouvailles avec la vallée du grand rift : « Kabila? (De quelle tribu?) » « Mang’ati! » nous répond le jeune Barabaig venu s’enquérir au sujet de la présence de notre campement érigé sur ses pâturages. En maa, la langue des Maasaï, mang’ati signifie les « ennemis »! Un compliment venant de la célèbre tribu belliqueuse! C’est d’ailleurs le nom que porte la plaine qui s’étend en bas de l’escarpement où nous nous tenons, territoire d’adoption des Barabaig depuis que les Maasaï les ont chassés des terres plus au nord dans le rift, les parages du plateau steppique et volcanique du Ngorongoro…pas toujours aisée la cohabitation nomade!
Parvenus au village de Karatu sur l’artère goudronnée reliant le parc national du Serengeti et l’aire de conservation de Ngorongoro à la ville d’Arusha, troisième plus grande agglomération de la Tanzanie et capitale mondiale du safari, nous mettons le cap vers l’est jusqu’à l’oasis de Mto Wa Mbu, à la tête du lac Manyara. Le trajet d’une trentaine de bornes se termine avec une double descente qui marque notre retour dans le fond du grand rift africain. Nous établissons nos quartiers au Twiga Lodge, vaste complexe hôtelier des plus polyvalents, histoire de planifier nos prochains déplacements en territoires nomades : chez les Hadzabe et Maasaï!
Après maintes recherches, nous réalisons qu’il nous faudra rebrousser chemin pour rencontrer des Hadzabe qui vivent encore de la chasse et de la cueillette comme l’ont fait leurs ancêtres pendant des millénaires. On estime qu’ils ne seraient plus qu’un millier, se démenant parmi camps et villages disséminés sur le pourtour du lac Eyasi, au sud de l’aire de conservation du Ngorongoro, et moins de la moitié pratiqueraient toujours leur mode de vie traditionnel. Ceux-ci chassent et cueillent sur un territoire occupant la rive orientale du lac Eyasi seulement puisque les Hadzabe ont perdu plus des trois quarts de “leurs terres” depuis les années 1950. Il faut donc retourner à Karatu puis filer vers le lac Eyasi et village de Mang’ola sur une piste cahoteuse. Nous optons pour un aller-retour en daladala, ces mini-camionnettes et VUS moribonds qui servent au transport public, puis confier notre mandat au bureau de tourisme culturel local comme on en retrouve un peu partout en Tanzanie, histoire de changer le mal de place et voir de quoi il en retourne avec cette forme d’exploitation touristique de cultures et modes d’existence menacés, en voie d’extinction. Bien que nous ayons quand même réussi à entrer en contact avec un jeune Hadzabe qui vient d’obtenir un diplôme universitaire, l’un des deux seuls au monde jusqu’à maintenant, et veut se consacrer à la protection de leurs droits, nos routes ne font que se croiser pour l’instant…pas toujours facile de suivre d’autres personnes mobiles se mouvant en zones souvent reculées et inaccessibles! Disons que nous l’avons eu plus facile avec les volcans du cercle de feu du Pacifique!;-)
Sur une arête plantée de baobabs, acacias et buissons épineux qui surplombe le lac Eyasi et part rejoindre les pentes du vieux volcan Satiman (2654 mètres), en périphérie du cratère du Nogorongoro, accompagnés d’un guide, nous rejoignons à moto un groupe d’Hadzabe installés pour un temps là-haut. Nous y sommes accueillis selon un protocole qui nous met a l’aise puis notre guide Jay-Jay, mi-Iraqw, mi-Datoga, s’entretient avec nos hôtes aux huttes de paille saisonnières et grottes millénaires en balbutiant la langue des Hadzabe, une langue à clic apparentée à celle que parlent les San du Kalahari, autres chasseurs-cueilleurs d’Afrique. Pendant qu’on astique ses pointes de flèches dont certaines sont enduites d’un poison à base de rose du désert alias baobab chacal (Adenium obesum), le chef, Mambos, fait tourner une baguette de bois dur dans une plaque de bois mou afin de s’allumer une pipée de ganja tandis que Jay-Jay nous apprend que nous partons à la chasse dans quelques minutes…
De retour à Mto wa Mbu et au Twiga Lodge où nous attendaient nos Trolls, nous nous approvisionnons pour notre incursion en pays Maasai et mission vers le lac Natron et le volcan Ol Doinyo Lengai, expression maa signifiant la « montagne de dieu »! Nous nous lançons donc sur une piste qui lèche le fond du rift, l’escarpement par-delà duquel s’étend l’aire de conservation du Ngorongoro se dressant tel un rempart de végétation sur notre gauche. Nous évoluons autour des 1000 mètres d’altitude pour plonger vers la fournaise du lac Natron à moins de 600 mètres. Chemin faisant, vaches et leurs maîtres Maasaï nous divertissent et étourdissent…
Un autre reportage fascinant, des photos à couper le souffle! Vous poussez l’aventure au delà de l’inimaginable! Merci de nous faire rêver, de nous transmettre vos bonheurs nomades!
Merci pour ton commentaire et cette attention! En progressant beaucoup plus lentement que les véloces de ces courses de cyclisme, nous entretenons l’espoir, si futile soit-il, que les autruches ne s’excitent point à notre passage…
Un autre reportage fascinant, des photos à couper le souffle! Vous poussez l’aventure au delà de l’inimaginable! Merci de nous faire rêver, de nous transmettre vos bonheurs nomades!
Normand, Hélène
Fascinant, Merci!
Pierre de Québec!
Mes chers amis,
faites attention …
http://www.maxisciences.com/autruche/quand-des-cyclistes-se-font-poursuivre-par-une-autruche-en-pleine-nature_art37405.html?utm_source=fb&utm_medium=cpc&utm_campaign=audienceofficielle
Merci pour ton commentaire et cette attention! En progressant beaucoup plus lentement que les véloces de ces courses de cyclisme, nous entretenons l’espoir, si futile soit-il, que les autruches ne s’excitent point à notre passage…
De belles photos les amis!
Vraiment intéressant.
La tranche de votre voyage que j’espérais.
Et j’ai glissé une petite pub sur le site : voyageforum.com
Vous l’avez gagnée!
Un autre billet stupéfiant! Fascinant et inspirant à la fois. Merci du partage.