L’aventure se poursuit en Éthiopie : disons Éthiopiques vélocipédiques Vol. II! Il en va de même pour notre quête de nomades. Ici, ce sont les Afars qui nous intéressent. Ces caravaniers et éleveurs habitant l’une des zones les plus inhospitalières de notre planète, la dépression du Danakil, voient leur mode de vie traditionnel, basé sur les déplacements nécessaires pour nourrir leurs troupeaux et transporter le sel récolté dans leur cuvette minérale vers les marchés des hauts plateaux, se bouleverser, se désintégrer sous leurs propres yeux : « Nos enfants sont maintenant scolarisés et emménagent en ville pour poursuivre leurs études secondaires. Nous ne nous opposons pas à cela, tant pour les filles que les garçons. Mais en se familiarisant ainsi avec le confort et la « facilité » de la vie citadine, ils ne veulent plus revenir vivre dans le désert et mener l’existence difficile à laquelle nous sommes habitués. Tout est en train de changer! » explique Ali, un Afar venu faire des provisions et s’acquitter de tâches administratives « en ville », que nous avons rencontré à Mékélé.
Des incidents touchant la sécurité des voyageurs et la proximité de la frontière avec l’Érythrée, pays qui entretient une relation plutôt tendue avec l’Éthiopie, ont fait en sorte que les autorités gouvernementales imposent aux visiteurs la formation de convois motorisés avec guides autorisés et soldats armés…pas d’incursion à vélo au sein du territoire des Afars! Pas la saison idéale non plus, il fait encore plus chaud qu’au Soudan ces temps-ci…quelques degrés de plus qui font toute une différence! Malgré ces inconvénients, nous avons eu quand même beaucoup de chance : 2 agences ont uni leurs ressources pour nous permettre de joindre un tour de 4 jours dans l’antre du Rift africain. Au menu, les volcans de Dallol (-48 mètres) et l’Erta Alé (613 mètres). Ainsi, nous avons trois raisons majeures de nous réjouir : les occasions de se familiariser avec le territoire ancestral des Afars, désert qu’on a surnommé « l’endroit le plus cruel de la Terre »*, célébrer nos retrouvailles avec de vieux « amis », nos chers volcans et, finalement, commémorer d’une manière spectaculaire le vingtième anniversaire de notre union, association, partenariat sur la route et dans la vie…à défaut de champagne, il y avait de la Dashen, une bouteille Gouder rouge et méchant feu d’artifice!
125 mètres sous le niveau de la mer, dans la dépression du Danakil, là où la température moyenne annuelle est la plus élevée de la planète...et domaine du peuple Afar. Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Co-touristes, guides et chauffeurs marchent sur l'eau et sous le niveau de la mer au lac Karoum, qu'on désigne aussi las Assalé. Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Balade au coeur du cratère sulfurique du volcan Dallol (-48 mètres), issue de la dépression du Danakil lors d'une éruption en 1926. Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Autre attraction géothermique et chimique de la dépression du Danakil, un lac d'acide. Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Même si leurs caravanes se font de plus en plus rares et leur mode de vie a été bouleversé par nombre de facteurs (construction de routes carrossables, conflit armé avec l'Érythrée et perte du monopole du sel), les nomades Afars continuent d'élever et "employer" les chameaux. Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
En convulsion depuis au moins 1967, le lac de lave du volcan Erta Alé (613 mètres) livre la marchandise: pyrotechnie suprême! Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Rassasiés—ou presque...—, les volcano-touristes quittent les berges du cratère de l'Erta Alé pour la sécurité volatile des flancs avoisinant son sommet! Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Retour de la caravane de matelas pour touristes... Région Afar, République fédérale démocratique d’Éthiopie.
Diaporama Tour de 4 Jours dans la Dépression du Danakil
Revenus à Mékélé, nous nous sommes empressés de compléter le billet précédent pour retourner sur la route et filer vers Lalibela. Nous décidons de délaisser le bitume de la route principale et nous lancer sur la « Vieille Route Italienne », un tire-bouchon en garnotte de 300 bornes: épique et diabolique…« éthiopique! »
Quand les mots ne suffisent pas! Les bâtons et les cailloux remplacent souvent arguments dans la campagne éthiopienne…nous en savons quelque chose! Durant cet épisode, nos cyclomètres ont même disparu pendant une trentaine de minutes : le temps qu’on les dérobe, que nous remarquions leur absence, que nous la signalions à la gracieuse tenancière du p’tit café où nous prenions une pause et que cette dernière mène sa très brève enquête! Ah, ces p’tits garnements! Tigray, République fédérale démocratique d’Éthiopie.