Parvenus en Cilicie, région historique du sud de la Turquie au passé tumultueux, nous pédalons à l’affût de troupeaux de chèvres jaunes, tentes noires et toiles bleues parmi les forêts de pins et vallons d’épineux qui bordent la Méditerranée. Dans les parages de Silifke, Taşucu et Aydincik, nous nous trouvons en territoire Sarikeçili, tribu Yörük réputée la plus nomade et traditionnelle dont le nom signifie justement « chèvre jaune », à rouler autour de leurs campements d’hiver, retranchements dans le temps…

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Les membres de la famille Taş, nomades Yörük Sarikeçili, réunis devant leur oba en poils de chèvre noirs et nylon bleu au camp d’hiver de Taşucu, Province (il) de Mersin, Turquie.

Nous devons à une chaîne d’événements propre à la Route, empreinte de sérendipité, notre premier rendez-vous avec une famille de Sarikeçili göçebe (nomades). Remontons dans le temps jusqu’à notre séjour à Tarse en compagnie de nos hôtes Elif, Emine et Nevzat qui nous avaient conviés à un copieux köy kahvalti (déjeuner paysan) en guise d’au revoir. En croquant un bout de pain trempé de confiture aux cerises bio, un noyau a éclaté le plombage de l’une de mes molaires. Quelques jours plus tard, à Taşucu, où nous nous sommes installés une semaine dans un p’tit studio afin de rédiger et nous regrouper, j’en ai profité pour aller me faire examiner et plomber la dent à nouveau. Suivant une séance rapide et efficace—la Turquie est une importante destination de tourisme dentaire et médical—, racontant au sympathique couple de dentistes que nous cherchions des nomades Yörük qui hiverneraient dans la région, Ramazan m’annonce qu’il connaît une couple de familles tentées sur le plateau boisé qui surplombe Taşucu et qu’il aimerait nous y emmener pour leur rendre visite. Comble de chance, leur fils, Yiğit, qui étudie le génie civil à Istanbul et parle anglais, est ici en vacance et nous accompagnera en tant que traducteur. C’est ainsi qu’une mésaventure dentaire s’est transformée en rêve de reporter. Tandis que nous avons été accueillis au premier camp par un couple de Kangal et leur rejeton en plein apprentissage du métier de chien de garde, nous avons fait mouche au deuxième où les Taş nous ont accueillis avec chaleur, thé et témoignages délicieux! L’hospitalité des nomades Yörük est légendaire! Passer l’hiver près de la côte leur permet de profiter de pâturages verdoyants et se préparer à retourner estiver dans les monts Taurus. C’est aussi la saison de la mise-bas des chevreaux et elle bat son plein! Une atmosphère de gaieté régnait dans la forêt de pins avec les cabrioles des bicots qui continuent d’amuser et attendrir nos hôtes, joie renouvelée même après toutes ces années à marcher ensemble, toutes ces vies à effectuer l’aller-retour entre les alpages altiers des Taurus et terrasses boisées de la Méditerranée…

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Nous quittons notre appartement de Taşucu et filons sur la nationale D400, en route vers l’ouest et la “Cilicie âpre”…comme on l’appelait jadis en raison de son relief accidenté! Province (il) de Mersin. Turquie.

Les Yörük, dont le nom signifie « ceux qui marchent », se réclament des Okhouz, premières tribus turques venues s’établir en Anatolie lors des vagues de conquête seldjoukides qui s’y sont succédé du 11ième au 13ième siècle. Avec les hordes mongoles qui ont saisi le relais, le nomadisme et plus particulièrement le pastoralisme se sont répandus sur tout le territoire de la Turquie actuelle pour représenter le mode de vie de prédilection de la majorité jusqu’au 16ième siècle. Ainsi, les Yörük, en perpétuant cette stratégie traditionnelle, représentent un symbole important de l’identité turque d’aujourd’hui. On les respecte et glorifie comme étant les Turcs « les plus purs ». C’est avec grande fierté que tout le monde ici nous affirme être de descendance Yöruk, qu’on nomme en leur honneur des restaurants, hôtels, produits et magasins…mais rares sont ceux qui sont de véritables göçebe. Peu encouragés ou aidés par le gouvernement, bien que leurs activités soient encadrées par le Ministère des Eaux et des Forêts, ceux-ci choisissent de poursuivre ou cesser les transhumances de leur propre gré. De génération en génération, de moins en moins de Yörük semblent vouloir accorder leur existence au rythme de celle de leurs chèvres, moutons et chameaux. Scolarisés, un nombre toujours croissant de jeunes nomades troquent la liberté et simplicité de leur mode de vie immémorial pour la sédentarité avec ses promesses de confort et simulacres de sécurité…

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Autre camp d’hiver de nomades Sarikeçeli, en marge de la D400, auquel nous nous sommes butés à la sortie de Taşucu. C’est ici que nous avons rencontré la sympathique Yörük qui apparaît sur la photo-titre de ce billet avec son biquet jaune coquin! Province de Mersin (il), Turquie.
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Composant une vision incongrue, une femme tisse une couverture sur le toit d’une structure plutôt permanente érigée juste en-dessous d’un pont de la D400. Province (il) de Mersin, Turquie.

En sortant de Taşucu et longeant la côte vers l’ouest, nous poursuivons sur la D400 qui franchit périlleusement la « Cilicie âpre » en gravissant, dégringolant ou contournant les promontoires vertigineux de cet ancien royaume au relief très accidenté. Contrastant avec la partie orientale de la Cilicie, une plaine marécageuse que les Turcs appellent Çukurova, c‘est le point de rencontre entre le Taurus central et la Méditerranée. À vélo, il s’agit d’un circuit stimulant voire enivrant mais comme la D400 demeure la seule artère carrossable entre les grands centres d’Adana et Mersin, à l’est, et Antalya, à l’ouest, reliant une multitude de vallées fruitières prolifiques et prospères, les semi-remorques, autobus et voitures y défilent en un cortège hasardeux. Avec ses courbes étourdissantes et nombreux segments en construction—on besogne à l’élargissement de certains tronçons et perfore plusieurs tunnels pour en adoucir le tracé…—, c’est un parcours qu’on appréhende…avec raison : en mettant 5 jours pour relier Alanya depuis Taşucu, un périple de 255 kilomètres en « Cilicie âpre », nous avons croisé les scènes de 4 accidents de la route dont 2 mortels! Lentement mais sûrement…

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Installés pour la nuit sur cette section en construction à la sortie du village de Büyükeceli, fermée aux “usagers réguliers”, quelle ne fut pas notre surprise de nous réveiller en marge d’une voie de contournement improvisée à la suite d’un accident survenu aux aurores, juste à côté de notre campement. La sortie de route d’un autocar a entraîné le décès de la jeune hôtesse de bord qui oeuvrait pour la compagnie de transport pour la première et…dernière fois! Province (il) de Mersin, Turquie.
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Pas toujours facile de dénicher un endroit où camper quand on s’engage dans une section de montagnes russes en “Cilicie âpre”…en fin de journée, pédaler les fesses serrées et doigts croisés, espérant qu’au détour de chaque courbe se présente le “spot”! La quête de l’eau importe aussi. Province (il) de Mersin, Turquie.
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Vallée et village de Tekeli. À l’instar de toutes les autres agglomérations de “Cilicie âpre” ouvertes sur la Méditerranée, agriculture vivrière et villégiature font bon ménage. Province (il) de Mersin, Turquie.

Les ascensions et descentes s’enchaînent et se multiplient, prenant de l’ampleur à mesure que nous progressons vers l’ouest. De plus en plus épiques et à pic, elles nous ramènent toujours dans une vallée luxuriante ouverte sur la mer, on dirait la même si ce n’est la taille qui varie, verte d’agrumiculture et reluisante de serres où se gorgent tomates, concombres, haricots, aubergines, fraises et bananes. Des condominiums en rangs d’oignons y poussent aussi et se dressent devant le ressac et les flots turquoises. Certaines vallées abritent les vestiges de forteresses et cités antiques : phrygiennes, romaines, byzantines, arméniennes ou ottomanes. Des villages et des villes-étapes : Aydincik, Bozyazi, Anamur alias « Bananopolis », et Gazipaşa. 

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Koray et Gerdyn, jeunes hôtes et amis d’Anamur, nous renvoient à la Route en compagnie de leur oncle, Bulut (casque jaune) et son pote Yavuz. Nous avions rencontré les deux rouleurs la veille, à la sortie de Bozyazi, eux qui étaient partis de Mersin et se dirigeaient vers Antalya pour prendre part à un événement de solidarité pour venir en aide à un ami cycliste victime d’un accident de la route à Ankara qui l’a mis dans le coma et laissé paralysé. Bravant orages et averses de grêle, les valeureux gaillards sont arrivés à temps sur leurs destriers! Province (il) de Mersin, Turquie.
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L’un de ces comptoirs de fruits du terroir en bord de D400. Province (il) de Mersin, Turquie.

Plus haut, des oliviers et des pins. Des bleds rassemblés autour d’un minaret. Des kiosques de vente de fruits et pekmez, mélasse qu’on concocte ici à partir de raisin, caroube ou encore grenade ainsi que de nombreux casse-croûte turcs se spécialisant dans les gözleme, crêpes fourrées aux patates, épinards ou fromage. Au pied des falaises qu’on devine lorsque sur les plateaux, accessibles par la mer seulement, se cachent les criques et les baies d’où opéraient pirates, corsaires et contrebandiers au Moyen-Âge…autre sens à la « Cilicie âpre »!

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Dans le quartier de Mahmutlar, à Alanya, où nous avons récupéré notre portable à la carte-mère greffée (boîte à l’arrière du vélo de Janick), un p’tit sandwich et dernier moment “nomade” en attendant la clé pour nous installer dans le condo d’un Moscovite rencontré sur AirBnB. Province (il) d’Antalya, Turquie.
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En quittant Alanya et la côte, à l’instar de la multitude de bananiers aux feuilles rouillées par le froid–vaut mieux se tenir en serres, ici, l’hiver!–, sommes témoins d’activités commerciales en bord de route. Province (il) d’Antalya, Turquie.

À Alanya, ancienne capitale de cette région historique répondant désormais aux désirs et besoins de vacanciers nordiques—principalement des Russes, Danois, Allemands et Ukrainiens—, nous tirons parti de la surabondance d’offre en basse-saison et érigeons nos quartiers dans un condo quelques jours, le temps d’organiser la suite de l’expé et surtout notre « traversée » de la Méditerranée. Puisque les détenteurs de passeport canadien ne peuvent plus voyager en Iran sans faire partie d’un tour organisé ni être accompagnés d’un guide 24h sur 24h, restrictions d’une nouvelle politique en réaction au gel des relations entre le Canada et l’Iran qui n’était pas en vigueur au moment de nos recherches préparatoires, ce que nous avons découvert avec tristesse en octobre dernier, nous avons décidé de remettre à plus tard un séjour dans ce pays qui nous attire depuis longtemps et rayer de notre liste de suspects les nomades Bakhtiari et Qashgai…bien à contrecoeur! Nous tâcherons certainement de trouver un nouveau prétexte pour y rouler d’ici à ce que les règles et exigences d’obtention de visa changent!

Étant donné le climat géopolitique de la région, particulièrement chaud ces temps-ci, tout indique que nous nous embarquerons d’ici, en Turquie, sur un traversier vers l’île de Chypre. Songeons consacrer quelques semaines pour y effectuer une balade en règle puis nous envoler vers Amman, la capitale jordanienne, notre porte d’entrée en territoires bédouins et Afrique via l’Égypte qu’on peut rejoindre également par traversier…voilà pour nos plans à moyen terme!

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À vélo,  les efforts et les récompenses sont toujours considérables dans les Taurus. Province (il) d’Antalya, Turquie.
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“Vous avez une soeur, cousine ou amie qui voudrait m’épouser?” demande le pilote de la p’tite moto (à gauche). “Notre camp est près de la côte, à Mahmutlar, et nous avons 1000 chèvres!” lance le nomade Yörük (à droite). On enlève casques et bonnets de fourrure pour immortaliser cette rencontre à contre-sens: ils dévalaient “sur le neutre” vers la Méditerranée et nous souquions ferme vers le coeur du Taurus central…tant pis! Province (il) d’Antalya, Turquie.
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Splendeurs du Taurus central entre les 1500 et 2000 mètres. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Brèves retrouvailles avec l’hiver dans le Taurus central. Province (il) de Karaman, Turquie.

Quant à nos prochains coups de pédale, comme les 2 seuls ports d’où appareillent les traversiers se rendant sur Chypre se trouvent à l’est, à Taşucu et Mersin, et qu’il n’est pas question de prendre un bus pour retraverser la « Cilicie âpre » sur la D400, nous avons décidé de nous familiariser encore plus avec cette région fascinante et rebrousser chemin par des vallées et cols de l’arrière-pays.

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Village de Tepebaşi qui ocuupe le centre d’un microcosme “taurussien”. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Retour d’une corvée dans le verger familial pour ce couple de Güneyurt. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Au village de Güneyurt, de nombreux concessionnaires et ateliers mécaniques pour ces ingénieux tracteurs à deux roues. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Bivouac branché à l’orée de la ville d’Ermenek dans le voisinage de bergers troglodytes sédentarisés. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Tradition et modernité à l’entrée de la ville d’Ermenek. Province (il) de Karaman, Turquie.
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Le Taurus central se donne des allures printanières dans les parages d’Ermenek. Province (il) de Karaman, Turquie.

Entre Alanya et Silifke, passer par les montagnes au lieu de la côte ne représente qu’un différentiel d’une vingtaine de kilomètres sur un circuit de quelque 250 bornes…et une commande en terme de dénivelée positive tout aussi exigeante! Le premier tronçon, de la côte au modeste centre administratif de Sariveliler, nous a complètement chavirés en nous conduisant vers des cols esseulés et des vallées isolées pour nous faire vivre un véritable voyage dans le temps! Les Taurus splendides et les habitants de ces bourgades et des villes provinciales de Güneyurt, Ermenek et Gülnar, où nous nous sommes réfugiés quelques jours le temps que passent d’autres soubresauts hivernaux, d’un accueil proverbial, nous avons coulé des jours heureux dans l’arrière-pays.

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Séchage au réveil après série d’averses de pluie et neige entre 2 cols. Un kiosque de vente de produits opérationnel l’été joue les sas et nous permet de déjeuner au sec. Province (il) de Karaman, Turquie.
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En route vers un énième col et la ville de Gülnar. Province (il) de Mersin, Turquie.

De retour à Silifke, prêts pour le dernier droit en Turquie et revenir sur nos pas vers Mersin, nous nous promettons une sortie ou deux hors de la D400, histoire d’aller voir s’il n’y aurait pas d’autres bandes de chèvres jaunes—et pourquoi pas des noires, blanches ou des moutons, tant qu’à y être?—, tentes noires et toiles bleues campées dans un p’tit bosquet sympathique de Cilicie!

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À la descente vers Silifke, bouclant la boucle de ce circuit dans le Taurus central, la Méditerranée, le delta de la rivière Göksu et le port de Taşucu droit devant. Province (il) de Mersin, Turquie.

Chypre côté pile! (Nicosie, Chypre - KM 9575)
L'Anatolie l'hiver! (Taşucu, Turquie - KM 8390)

8 Commentaires

  1. Serge Martin

    bonjour vous deux , tjr ben le fun de vous suivre dans ce périlleux voyage
    Soyez prudent

  2. J +P , Toujours une joie de vous lire, take care ! xxx

  3. Claire Lebeau

    Bonjour, merci pour ce beau reportage photographique et ces textes qui nous aident à voyager avec vous. Bonne continuité et “May the wind be always in your back”.

  4. Pierroro, du Québec

    Je vous souhaite également un bon vent de dos!

  5. Claude Maryse Lebeuf

    Épatant! quel beau voyage, quel courage! Profitez-en bien. Vous avez toute mon admiration.

  6. Lâchez pas sœurs photos avec une modèle style mannequin. Xxxxxxxpapa

  7. Excuse non pas sœurs photos mais bien supers photos. A bientôt sur Skype papa

  8. Pierroro, du Québec

    Aujourd’hui, 3 mars, j’ai suggéré aux lecteurs du “Le Blogue-Trotter” du quotidien LaPresse de vous suivre … dans la roue.
    Le cerf-volant

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