« Ne refusez aucune invitation en Norvège! » nous conseillaient Isabelle et Simon au début de cette odyssée, nos hôtes à Stavanger. Or quand Susie et Olav nous ont invités à prendre le café et gâteau à la rhubarbe maison avec crème fouettée sur leur terrasse, en plein après-midi ensoleillé durant nos coups de pédale sur la route touristique nationale de l’Atlantique, pour nous éclairer sur nombre de choses norvégiennes puis ensuite enfouir dans nos sacoches quelques bières et confiture de fraises de Valldal, aussi maison—…tak tak!—, c’est en pensant au sympathique couple qui nous a accueillis en Norvège que nous avons répondu « volontiers »! Idem quelques heures plus tard, à la fin de la même journée, quand le tenancier d’une petite épicerie de Bremsnes, voyant que nous voulions acheter 2 yogourts portant l’auto-collant orange fluo « 50% », nous invite à prendre les 10 autres pots qui étaient également à liquider dans son magasin—le tout transformé en carburant le lendemain matin! Mais quand Janicke et Birger, un couple de Norvégiens habitant la ville de Trondheim rencontrés lors de l’édition 2012 de la TDLG, la Lollapalooza du ski de fond au Québec, nous ont invités au bout du fil à les rejoindre dans leur hytte familiale, sur l’île d’Hitra, juste en face d’où nous nous trouvions sur le continent, près du village d’Aure, nous avons enfourché nos Trolls sitôt après avoir raccroché pour nous lancer en sprint afin de nous embarquer sur le dernier traversier de la journée et retrouver de « vieux amis » : nous nous sommes qualifiés au fil d’arrivée et Birger nous attendait de l’autre côté, au quai de Sandstad.
Nous montons les vélos sur le toit de sa BMW que nous farcissons de nos sacoches et tout notre barda puis franchissons la cinquantaine de bornes qui nous séparaient encore du chalet et leur petit coin de paradis à temps pour l’apéro. Janicke nous attendait avec le champagne pour célébrer nos retrouvailles puis défilent dans nos gosiers les rosé, rouge et grillades…après 22 jours sous la tente et régime spartiate, ça descend joliment bien! Acceptons aussi leur offre d’une p’tite vacance en bord de mer! Nous la coulons douce et faisons bonne chère en compagnie de Janicke et Birger qui rayonnent durant ces vacances estivales passées à la hytte, un rite sacré de la société norvégienne auquel nous sommes initiés en toutes coulisses!
2 jours et 3 nuits plus tard, Birger nous reconduit au terminal de Sandstad d’où nous quittons Hitra à bord du catamaran faisant la navette entre Kristiansund et Trondheim. Débarquons quelques stations avant Trondheim, troisième plus grande agglomération du pays, puis roulons le reste de la journée pour installer nos quartiers à Vannvikan, sur le fjord Trondheim, juste en face de la grande ville. Nous traversons le lendemain matin sur un « bateau de banlieue » pour passer quelques heures dans l’ancienne capitale avant de monter à bord de notre train pour Mo i Rana, quelque 500 kilomètres au nord de Trondheim. Puisque en tant que touristes nord-américains nous ne pouvons séjourner dans les pays de l’espace Schengen que pour une période maximale de 3 mois par tranche de 6 mois et que nous ne pouvons satisfaire aux exigences d’un visa de plus longue durée—pas de dizaines de milliers de dollars dans notre compte bancaire ni preuves d’assurances-maladie à faire miroiter!—, nous devons acheter du temps…ce que nous détenons paradoxalement en abondance! Dans ces conditions, d’autres sauts ou « achats » du genre ainsi que modifications à notre plan A sont malheureusement à prévoir d’ici notre sortie de cette zone de 26 pays. Sur une note plus positive, le train représente l’option la plus rapide et la moins dispendieuse ici pour ces déplacements « non-pédalés »…pis ça change du bateau! En réservant au moins 24 heures à l’avance, on bénéficie de rabais substantiels, les « minipris », et les circuits identifiés pour les vélos offrent un wagon avec espace réservé pour leur transport.
Débarquons donc à Mo i Rana où nous avons rédigé en différé le dernier billet—étions « déconnectés » et vraiment en vacances sur Hitra!—et saisi l’occasion de nous faire délester de notre iPod Touch. Nous avons aussi saisi la leçon puis avons mis le cap vers la côte et la route 17, une autre route touristique nationale de Norvège, la fameuse Helgelandskysten. Le segment entre Mo i Rana et Bodø, passant par Forøy, Ørnes et Straumen, franchit et enlace fjords et montagnes, encore une fois, mais des formations à la dégaine franchement nordique cette fois. La végétation, plus rase et drue, se fait plus discrète et ne pousse guère au-delà des 300 mètres d’altitude. L’Atlantique est un compagnon de quasi tous les instants sur ce parcours qui nécessite l’emprunt de 3 traversiers et le passage d’une demi-douzaine de tunnels. À l’est et notre droite le monde des montagnes avec fleurs alpines, terrasses gazonnées et glaciers; à l’ouest, l’océan avec ses embruns salés, ses falaises échancrées et milliers d’îles enchantées…on en compte 14 000 le long de la côte d’Helgeland!
Ah oui, nous avons franchi le cercle arctique polaire chemin faisant et, au sud et nord de cette latitude, une canicule sévit…c’est l’été le plus chaud et radieux que la Norvège ait connu depuis 1986! Tâchons de profiter de toute cette profusion de lumière et énergie…
J’adore vous suivre et vous lire! Merci! Que de beaux paysages! Et que dire de la descente des 11 lacets sinon époustouflant . Bonne route et ai hâte de vous lire à nouveau.
La nature brute, comme c,est beau, cela nous fait rêver. On vous embrasse,
Lyse et Laurent
Vous me faite rêver !! Merci…
La route 17 est scénique à souhait, mais il faut avoir l ‘horaire des traversiers.À BODO, prenez celui qui va aux îles lofoten, vous ne le regretterai pas. Si il vous manque du temps pour rejoindre le NORKAP, il y a le bus à ALTA. Le train arrête à Narvik. Bonne route à vous deux en attendant votre prochaine conférence